Intrication et désintrication pulsionnelle dans la névrose et la naissance psychique : la mère intriquante

Abstract

Avec la seconde théorie des pulsions qui accompagne la deuxième topique, Freud a pris en compte les enjeux humains concernant l’être et la destructivité, dépassant, sans la renier pour autant, la seule conflictualité sexuelle. La définition d’une pulsion de mort comme visant d’abord l’individu lui-même, le changement de statut de l’Inconscient, qualité psychique et non plus instance dans la nouvelle métapsychologie ont été une révolution. La pulsion de vie, qui fédère l’Éros et l’autoconservation autrefois opposés, et la pulsion de mort ne font pas que se combattre. Elles sont intriquées en permanence dans la psyché à des degrés variables et des situations de désintrication se produisent aussi. La nouvelle théorie pulsionnelle réinterprète aussi la névrose. Quel est le rôle de la pulsion de mort dans l’économie névrotique et son apport à l’antinarcissisme indispensable pour investir l’objet, pour aimer ? Bien que Winnicott ait réfuté la version kleinienne de la pulsion de mort, des convergences fructueuses avec Winnicott et Bion apparaissent si l’on prend en compte plus que ne l’avait fait Freud l’investissement par l’objet.